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Le coton, symbole fort du développement durable

La culture du coton : une plaie environnementale

 

Le coton représente environ 1/3 du volume global des matières utilisées par le textile. La culture classique du coton engloutit 24 % de l’utilisation globale de pesticides, alors qu’elle ne représente que 2,4% des surfaces cultivées au monde !

On estime que la production d’un kilo coton nécessite entre 7000 et 29000 litres d’eau, et jusqu’à 30 traitements chimiques par an. Sa culture le place au 3è rang après le blé et le riz pour la consommation d’eau. Elle a asséché 80% d’une des plus grandes mers intérieures de la planète: la Mer d’Aral.

Il faut du chlore pour le blanchir avant d’utiliser des teintures parfois encore à base de métaux lourds pour le colorer, ou des azurants optique pour le rendre plus blanc que blanc.

«L’eau consommée pour accroître les exportations de coton de l’Inde en 2013 suffirait à fournir 100 litres d’eau par jour pendant un an à 85% des 1,24 milliard d’habitants du pays . Pendant ce temps, plus de 100 millions de personnes en Inde n’ont pas accès à l’eau potable. » The Guardian, 03/2015 

Un désastre sanitaire

 

En Inde, 50 % des pesticides sont utilisé pour la culture du coton, soit 5 % des terres cultivées. Parmi ces pesticides, le DDT très toxique est encore utilisé dans certains pays. Le cotonnier est une plante très exigeante en eau et en éléments nutritifs, elle nécessite une grande fertilité du sol et les exploitations ont ainsi recours à des apports d’engrais massifs.

 

Des défoliants très toxiques sont encore utilisés pour tuer la plante et éviter de ramasser le coton à la main ; tel un dérivé de « l’Agent Orange », défoliant au cyanure, utilisé pendant la guerre du Vietnam.

L’OMS évalue à 1 million le nombre de personnes intoxiquées dont 22.000 morts chaque année. Tel est, en quelques chiffres, le bilan écologique et sanitaire de la culture du coton.

Le coton bio optimise l’utilisation des ressources naturelles et les pérennise

 

La culture conventionnelle du coton requiert une très grande quantité d’intrants chimiques. Dans les champs de coton bio, on combat les nuisibles en s’aidant des prédateurs naturels et des plantes, et en alternant les cultures, contrairement aux grandes surfaces de monoculture de coton conventionnel. La terre se renouvelle plus facilement, elle n’est pas épuisée ou contaminée par l’exploitation intensive liée aux pesticides. La culture biologique du coton préserve la biodiversité en interdisant l’utilisation de semences de coton génétiquement modifiées.

Le coton bio préserve l’eau potable.

 

Pour pouvoir récolter un kilogramme de fibres de coton conventionnel, on utilise jusqu’ à 29.000 litres d’eau pour arroser les champs. Au passage, une grande quantité de pesticides et d’engrais chimiques se déversent dans les fleuves et les nappes phréatiques.
Pour la culture du coton bio, on utilise souvent une méthode innovante: la micro-irrigation. Cette solution est appropriée dans le cadre de petites surfaces de cultures artisanales comme c’est souvent le cas pour le coton biologique. L’eau n’est pas déversée en masse sur toute la surface du champ mais est apportée directement – et sans évaporation – à la racine de la plante.

De manière générale, le fait de se tourner vers l’agriculture biologique améliore le revenu des agriculteurs…

 

Parce qu’elle nécessite l’achat de nombreux engrais et pesticides chimiques pour être rentable à long terme, la culture du coton traditionnelle conduit à l’endettement chronique des paysans. Sans parler des dizaines de milliers de paysans (notamment Indiens) poussés à la ruine récolte après récolte, en raison des aléas climatiques mais également du rendement inférieur à ce que promettaient les vendeurs de semences GM et incapables de rembourser l’achat de ces semences. Auparavant, la vente du coton était garantie à taux fixe, mais les cours ont de plus en plus tendance à baisser car les subventions européennes et américaines des grandes exploitations défavorisent les petits producteurs.
Dans le cadre d’une culture biologique, les coûts de production sont moins élevés car les intrants chimiques, qui coûtent chers, ne sont pas utilisés. De plus, les rendements sont plus stables grâce à la pratique de l’alternance des cultures par les producteurs. Cela réduit la vulnérabilité financière des cultivateurs, qui peuvent également percevoir des primes écologiques.